Qu’est-ce que la circoncision ?

D’un point de vue médical, la circoncision est une intervention chirurgicale qui consiste à exciser (enlever) le prépuce. L’opération dure entre 15 et 30 minutes. De nos jours, les médecins considèrent généralement qu’elle doit être faite sous anesthésie, ce qui n’était pas toujours le cas dans le passé. Elle nécessite quelques jours de convalescence et donne lieu à des complications post-opératoires dans environ 2 % des cas.

Bien que les médecins aujourd’hui ne voient guère de justification médicale à la circoncision systématique des nourrissons mâles, certains parents continuent à demander que leur fils soit circoncis, le plus souvent pour des raisons religieuses ou culturelles.

D’où ça vient?

La circoncision est une pratique dont l’origine se perd dans la nuit des temps : il semble que les Égyptiens de la haute antiquité y recouraient déjà de manière rituelle. Elle était aussi pratiquée par les Juifs de l’Ancien Testament, de même que par les chrétiens et les musulmans, et par certaines civilisations animistes d’Afrique et d’Australie.

On ignore les raisons qui ont motivé son adoption dans ces temps reculés : s’agissait-il d’un rite initiatique, d’une marque d’appartenance au groupe, d’une offrande à une divinité? On a déjà prétendu qu’elle pouvait accroître la puissance mâle ou calmer les ardeurs du désir charnel…

Vers la fin du XIXe siècle, des médecins de Grande-Bretagne et d’Amérique du Nord ont vanté les mérites hygiéniques de la circoncision sur les plans physique et psychique : on lui a attribué diverses vertus, comme la protection des jeunes garçons contre certaines maladies et contre le manque de sens moral.

Est-ce répandu?

En 1970, on estimait qu’en moyenne plus de 83 % des Américains mâles avaient été circoncis, comparativement à 70 % en Australie, à 48 % au Canada et à 24 % au Royaume-Uni. La circoncision était rare dans les pays d’Europe septentrionale (soit du nord), d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et d’Asie.

Trente ans plus tard, on ne circoncisait plus que 65 % des nourrissons mâles aux États-Unis, 13 % en Australie et 35 % au Canada. Signalons qu’au Canada la circoncision est plus limitée chez les francophones, particulièrement au Québec.

Est-ce utile?

Dès 1975, les autorités médicales américaines et canadiennes se sont prononcées contre la pratique de la circoncision systématique des bébés mâles. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime, toutefois, que l’intervention ne constitue pas une mutilation au même titre que l’excision (le fait d’enlever le clitoris et parfois les petites lèvres) parfois pratiquée chez les petites filles.

Sans être interdite ni contre-indiquée, la circoncision systématique des bébés mâles n’est ni recommandée ni justifiée sur le plan médical, sauf dans les cas suivants :

• Un phimosis : c’est un état où l’ouverture du prépuce (anneau prépucial) est trop étroite pour laisser passer le gland. Une telle situation doit être considérée comme normale chez un jeune garçon et ne devrait pas justifier la circoncision, à moins que le phimosis empêche un bon jet urinaire ou la dilatation du prépuce. On peut essayer un traitement médical à base de crème stéroïde appliquée durant 6 semaines avant de se tourner vers la chirurgie.

• Un paraphimosis : c’est un état où le prépuce est coincé derrière le gland, et où il ne peut reprendre sa position normale et le recouvrir. Une telle situation résulte généralement du fait que le prépuce de l’enfant s’est rétracté prématurément. Diverses méthodes permettent d’y remédier. La circoncision peut être envisagée pour empêcher la récurrence du paraphimosis.

• Des infections récurrentes du gland et du prépuce : la circoncision peut être envisagée quand les mesures ordinaires d’hygiène ne règlent pas le problème.

Développement normal du pénis

La peau du prépuce du bébé garçon adhère au gland du pénis, qu’elle recouvre et protège. Elle s’en détache progressivement et s’assouplit au point de pouvoir se rétracter facilement pour exposer le gland, avant de revenir à sa position et de le recouvrir de nouveau.

L’âge auquel ce phénomène se produit peut varier considérablement d’un garçon à l’autre : chez certains, cela se produit vers la fin de la première année de vie, alors que chez d’autres le prépuce se rétracte beaucoup plus tard, parfois seulement au moment de la puberté ou de l’adolescence. Ces variations dans le rythme de développement du prépuce sont parfaitement normales et ne devraient causer aucune inquiétude. Le prépuce est rétractable chez 50 % des bébés de 1 an, 80 % des petits de 2 ans et plus de 90 % des enfants de 3 ans.

Consultez la fiche sur les soins pour en savoir davantage sur ce qu’il faut faire et éviter de faire pour assurer un développement naturel et sans entrave du prépuce du garçon.

Choisir la circoncision

Si vous optez pour la circoncision de votre fils, assurez-vous que l’intervention chirurgicale sera pratiquée par un professionnel de la santé compétent et qu’elle sera faite sous anesthésie afin d’éviter des douleurs inutiles à votre bébé.

Dans les jours qui suivent l’intervention, assurez-vous que :

• il n’y a pas de rougeur, d’enflure et d’écoulements sur la plaie ou le pénis;

• votre enfant ne fait pas de fièvre, c’est-à-dire que sa température buccale ne dépasse pas 38 ºC (100,4 ºF) ou que sa température rectale ne va pas au-delà de 38,5 ºC (101,3 ºF) pendant plus de 48 heures.

Source: http://naitreetgrandir.com/