Au Sénégal, les autorités ont interdit tout rassemblement et toute marche à compter de lundi, et jusqu’au 5 décembre. Officiellement, il s’agit de ne pas perturber le sommet de la francophonie. Mais la décision est contestée par le Parti démocratique sénégalais (PDS), dont le fondateur – et ex-président du Sénégal – Abdoulaye Wade doit tenir un meeting le 21 novembre.
La raison invoquée par les autorités sénégalaises pour interdire tout rassemblement : l’approche du sommet de la francophonie, prévu les 29 et 30 novembre prochains dans la capitale sénégalaise. Ce dimanche, le président en personne s’est exprimé sur la question pour justifier cette décision, qui est largement contestée par la société civile, mais aussi et surtout par le Parti démocratique sénégalais (PDS). L’ex-président Abdoulaye Wade a en effet prévu d’animer un vaste meeting le 21 novembre prochain.
« Aucune perturbation ne sera tolérée (…) Ce n’est pas le moment opportun pour organiser une marche de protestation », a déclaré le président sénégalais Macky Sall lors d’une rencontre avec un club de presse sénégalais dimanche. Pour lui, un événement tel que le sommet de la francophonie n’est pas compatible avec toute autre manifestation : « On ne laissera tout de même pas des personnes, au nom de la liberté de manifester, perturber un sommet de cette nature ».
Incompréhension
De leur côté, les leaders du Parti démocratique sénégalais ont décidé de braver cette interdiction. Oumar Sarr, le coordonnateur du parti, a invité les militants libéraux à préparer le meeting qui devrait être animé par Abdoulaye Wade le 21 novembre prochain : « La Constitution nous l’autorise, et nous avons respecté les délais légaux pour l’information » de ce meeting, justifie Oumar Sarr sur les réseaux sociaux.
Cette interdiction suscite à nouveau l’incompréhension de la société civile. « Nous nous étonnons que l’on assimile un droit fondamental reconnu dans la Constitution à la notion de troubles », explique Me Assane Dioma Ndiaye, le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme. Cet avocat, soutenu par quatre autres organisations, invite les autorités « à garantir les libertés publiques ».
source: http://www.rfi.fr